L’alimentation bas-carbone : un enjeu fort, de multiples bénéfices

11 Sep, 2023
Alimentation bas carbone

Pour respecter les accords de Paris, l’intensité carbone des productions agricoles doit diminuer d’environ 3% par an jusqu’en 2030. Premier palier vers la neutralité carbone visée à l’horizon 2050. Or, les émissions du secteur agricole n’ont diminué que de 12% entre 1990 et 2022.

Un enjeu de massification

Depuis une dizaine d’années, des industriels alimentaires pionniers créent et financement des fermes pilotes agro-écologiques, comme la ferme zéro émissions nettes de Nestlé en Afrique du Sud. Des expérimentations à valeur d’exemple, mais qui sont encore trop lentement suivies d’un passage à l’échelle.

Or une ETI alimentaire transforme l’équivalent de la production de centaines d’agriculteurs, sans même parler des grands groupes. Il est donc urgent de penser massification pour rester dans la trajectoire climatique des Accords de Paris.

Rémunérer le résultat plutôt que les moyens

Le passage à l’échelle de la transition agricole signifie une mobilisation conséquente de moyens, avec en corollaire une création de valeur pour ceux qui vont la financer. Or, l’industrie alimentaire finance aujourd’hui majoritairement la mise en place de pratiques sur les fermes, autrement dit des moyens.

Ne serait-il pas plus impactant de communiquer des résultats obtenus pas les agriculteurs, associés à des preuves concrètes ? La réduction affichée de l’empreinte carbone constitue un bon exemple, déjà testée par plusieurs marques alimentaires au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis.

Il sera donc peut-être nécessaire de changer de paradigme et de créer le modèle permettant aux industriels de valoriser les résultats quantitatifs résultant de leurs financements.

Autrement dit, de passer à un soutien calculé sur les résultats obtenus et non plus seulement sur les pratiques et les moyens mis en œuvre.

Des co-bénéfices pour tous

La réduction du facteur d’émission des productions agricoles constitue la meilleure source de “monétisation” de la transition. En effet, sa mesure est clé pour les industriels alimentaires, qui accepteront en contrepartie de cette baisse, de participer activement à son financement.

Au-delà de l’intérêt des filières, la mesure du “carbone” doit être plus largement considérée comme un indicateur témoin des autres mesures de régénération des sols. Et ce pour le bénéfice premier des agriculteurs.

En effet, une quantité plus élevée de matière organique dans les sols, synonyme de carbone donc, constitue une condition propice au développement de la vie microbienne (bactéries et champignons) ainsi que de la faune (vers de terre notamment).

Tous ces organismes sont clés pour redonner de la fertilité aux sols et donc assurer des rendements futurs à même d’assurer la résilience des exploitations.

En outre, si l’on combine hausse de matière organique et travail simplifié du sol (TCS), on parvient à contenir l’érosion, maintenir la biodiversité dans les champs et conserver l’humidité des sols. Ces différents bénéfices contribuant, au-delà de la résilience des agriculteurs, à l’équilibre des territoires et à la souveraineté alimentaire, redevenue un enjeu clé.

Voilà pourquoi chez Carbone Farmers, nous concentrons nos efforts sur la mesure du carbone. Le carbone constitue un indicateur clé, celui qui entraine tous les autres.

Un équilibre financier qui reste à trouver

Si la quantification des réductions d’émission et la mesure des co-bénéfices constituent une création de valeur indéniable, son financement par les filières aval n’en reste pas moins délicat.

Le contexte inflationniste auquel nous assistons depuis la sortie du Covid, aggravé par l’invasion russe de l’Ukraine, rend complexe toute nouvelle hausse de prix, y compris pour des causes reconnues comme la transition écologique. Ces freins, tout à fait légitimes, empêchent industriels et distributeurs de s’emparer du sujet et d’en faire un axe de différenciation. Aussi, seule une mutualisation des approches et un co-financement par les acteurs des filières peuvent rendre acceptable et supportable le financement de la transition.

Le modèle proposé par Carbone Farmers intègre ces contraintes. Nous définissons une répartition des financements en intégrant les acheteurs de crédits carbone, situés en dehors de la chaine de valeur.

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Jean-Marc Lévy

Co-fondateur

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